Oriane, the Artist (partie 1/2)
Grenobloise d’origine, Oriane a rejoint l’agence locale Rencontre avec Dago (agence locale malgache de Grandes Latitudes et Grandir Aventure) en octobre 2018 pour une année de volontariat en tant qu’appui au développement. Ses missions ? Conception de documents de communication, travail sur le site internet ou encore réflexion sur la démarche de tourisme solidaire.
Mais ses bouclettes cachent également un autre talent : le dessin ! A travers eux, Oriane illustre sa vie à Madagascar avec bienveillance, réflexion et humour. Rencontre.
Salut Oriane ! La rumeur raconte que tu as un petit carnet dans lequel se cachent les trésors de ta vie à Madagascar… Peux-tu nous en dire plus ?
Salut Marion ! Effectivement, ce carnet est un cadeau de ma grand-mère après une visite au musée du Quai Branly : nous étions allées y voir une exposition sur Madagascar, avant mon départ. Je ne savais pas trop ce que j’allais en faire. Mais j’étais certaine, en venant ici, de vouloir me remettre à dessiner ; et que j’allais surement vivre des choses fortes. J’aime bien le format carnet de voyage, j’en ai fait étant petite. Donc l’idée de faire un carnet de dessins m’est venue assez naturellement.
Tu nous as sélectionné trois planches : pourquoi celles-ci particulièrement, que représentent-elles pour toi ?
La première page que j’ai sélectionnée représente bien ma vie de tous les jours. Elle date de janvier : ça fait déjà quelques mois que je suis arrivée à Madagascar, je commence à prendre mes repères. Et du recul aussi : je peux rire des petits tracas du quotidien, depuis les soucis gastriques récurrents aux blattes que tu croises le matin dans la cuisine ! (rires) J’ai voulu illustrer ces détails auxquels j’ai mis un peu de temps à m’habituer ou qui m’exaspèrent sur le moment mais dont je sais que je serai nostalgique plus tard. Parce que quand je repenserai à Mada, je repenserai forcément à ces moments-là.
Et ça commence par le fait de ne pas jeter le papier dans les toilettes mais dans une poubelle, d’avoir des bouteilles d’eau remplies en cas de coupure d’eau, de manger beaucoup de riz et des bananes. D’autant plus quand on est malade ! (rires) Il y a aussi les cailloux dans le riz qui font « crac-crac » sous la dent quand tu manges. L’ »éternel dilemme » entre les tongs et les bottes : en saison des pluies, il fait souvent très chaud et d’un coup tu te prends une averse ! Donc le matin, tu ne sais jamais trop quoi mettre. Le fait de mettre trop de piment dans le riz : j’ai mis longtemps à réussir à doser ! C’est deux fois par jour, c’est quand même important ! (rires)
Les « kapapneus », c’est intéressant : ce sont des sandales faites à base de pneu. C’est assez représentatif de comment les choses sont recyclées et utilisées jusqu’au bout, ici. J’ai l’impression que ce qui choque en arrivant à Madagascar, en plus de la misère, c’est la saleté et la pollution. Effectivement. Mais on le note parce que rien n’est caché, alors que chez nous, on produit probablement beaucoup plus de déchets mais on ne les voit pas. Et en Europe, on réutilise très peu. Tandis qu’ici, la plupart des vêtements sont de deuxième main ; les bouteilles sont réutilisées quinze fois ;pour scier le bois, en marqueterie, ils utilisent des câbles qu’on trouve dans les pneus de voiture… Des exemples, on en trouve des dizaines ! Et les « kapapneus« ,c’est peut-être l’exemple le plus courant à Antsirabe et l’un des rares qui peut nous concerner, nous les Vazaha [terme malgache désignant les étrangers]. Parce que, même si on essaie de s’adapter au pays, on vit néanmoins dans notre bulle privilégiée. On ne recyclera jamais autant que les locaux : eux le font parce qu’ils n’ont pas le choix.
Passons à la seconde planche…
Ce sont deux feuilles séparées qui n’ont pas de lien entre elles. Mais j’aime bien l’aspect visuel de l’ensemble. Sur la page de gauche, il n’y a que des choses symboliquement très fortes. D’abord, la fameuse casserole de riz en aluminium recyclé : tout le monde a la même, c’est dingue ! Et quand j’ai appris qu’un Malgache mangeait en moyenne 138 kg de riz par an, je me suis dit que ça méritait un dessin, quand même ! (rires) Puis on a le ravinala, « l’arbre du voyageur », symbole de Madagascar. Il correspond d’ailleurs à l’image – totalement erronée ! – que je me faisais du pays : des palmiers partout, une végétation tropicale luxuriante… C’est peut-être vrai sur les côtes mais alors ici, à Antsirabe, pas du tout !
La légende du baobab, je la trouve chouette : c’est l’histoire d’un arbre qui se vante d’être le meilleur, le plus beau, auprès des autres arbres et animaux. Il finit par se faire remettre à sa place par Dieu qui le déracine et le replante la tête en bas : c’est pour ça qu’il a un gros tronc avec de toutes petites branches un peu ridicules ! (rires) J’aime cette légende, d’une part parce qu’elle nous est accessible, il n’y a pas de référence culturelle à avoir. Et puis le baobab, c’est super emblématique de Mada. C’est d’ailleurs l’un des dessins qui a été sélectionné pour illustrer les tote bags de Grandira. Et le fruit du baobab est complètement… inattendu ! Il est si différent à l’intérieur et à l’extérieur ! Pour finir, j’ai représenté le fait qu’il faut éviter de montrer du doigt les lieux sacrés : bon, on ne sait jamais trop quand on peut – ou pas – le faire. Mais assez vite, j’ai pris le réflexe de recourber l’index pour désigner les choses, je ne veux pas prendre le risque d’offenser.
La page de droite, c’est la seule de mon carnet à être aussi colorée : Pâques, c’était tellement la folie ! Et différent de ce que l’on connaît : déjà, il n’y a pas de chocolat ! Je m’attendais à ce que les célébrations soient essentiellement religieuses. Mais finalement, il y a surtout des jeux, de la nourriture, de l’alcool, la musique à fond, des activités partout. Et beaucoup de monde, on ne peut pas circuler. C’est une sorte de mélange entre la fête de l’Huma et une kermesse de village ! (rires) Les dates importantes comme ça, c’est toujours intéressant de les vivre à l’étranger.
Alors, on a les stands photo : une allée de barnums, aux décors les plus kitchs les uns que les autres. On s’installe, un monsieur nous prend en photo, court la développer et nous la ramène. C’est fou, c’est comme un photobooth mais fait-maison ! C’est vraiment drôle et beaucoup mieux qu’un vrai photobooth ! Autre exemple de recyclage : pour faire une « roue de la fortune », on utilise une roue de vélo. Et pour faire tourner les grandes roues, c’est un homme qui monte sur un grand escabeau sur le côté, s’accroche à la roue et se jette dans le vide ! OK, faisons comme si c’était normal après tout ! (rires) Mais l’important, dans tout ça, c’est la fête, pas de quoi sont faits les trucs.
Et enfin, la troisième planche que tu as choisie ?
C’est celle du riz : c’est le mot que je choisirais si je devais résumer Mada. C’est peut-être très réducteur mais c’est la base : de l’économie, de l’alimentation et de notre quotidien. Donc j’ai fait une sorte d’inventaire de tous les plats à base de riz que j’ai pu gouter… Il y en a beaucoup et ils sont tous bons, c’est fou !
Le ranon’ampango, ça aussi, c’est surprenant. C’est l’eau de cuisson du riz, que les Malgaches boivent pour accompagner leur repas : ça, avant, je l’aurais jetée, même si je déteste gaspiller la nourriture. La comparaison entre l’assiette de riz d’un Malgache et d’un Vazaha, ça me fait marrer. C’est une loi universelle : l’Européen se sert 2/3 d’accompagnement et 1/3 de riz ; le Malgache se fait une assiette qui fait trois fois la taille de celle du Vazaha, avec une montagne de riz qui représente 7/8 de l’assiette et 1/8 d’accompagnement ! C’est aussi parce qu’en France, on considère le riz comme l’accompagnement (de la viande, du poisson…) : ici, c’est l’inverse.
J’ai mené ma petite enquête sur le riz dans l’économie malgache. Il y a 4 millions de tonnes de riz produites à Mada par an, c’est dingue ! Tout le monde fait son riz pour sa consommation personnelle, pour éviter de le payer trop cher en saison sèche. Et ceux qui en ont les moyens achètent leur riz pour l’année à bas prix, pendant la saison de production, et le stockent. J’ai aussi représenté les différentes étapes de la culture du riz : d’abord, la préparation du terrain à la pelle, c’est un travail de titan. Ça donne les paysages en terrasses bien typiques des Hauts Plateaux. Ensuite, le riz est semé en pépinières : ça fait de toutes petites pousses vert fluo qui donnent envie de se jeter dedans ! Ensuite, le riz est repiqué, en ligne ou en quadrillage, cette dernière méthode permettant de sarcler dans les deux sens et donc d’avoir un meilleur rendement. Puis c’est la récolte : les bottes de riz sont empilées les unes sur les autres, pour que les grains ne tombent pas. C’est super beau, ça fait des dessins sur les rizières ! Pour finir, le riz est battu à la main et mis à sécher sur la route. Et ça, c’est vraiment drôle : t’es sur la route et d’un coup, entre deux trous, tu as deux mètres couverts de riz qui sèche ! (rires) C’est à qui, qu’est-ce que ça fait là, pourquoi ici ?!
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